Aider la famille de Salah, survivant des bombardements d’Alep

Chers tous,

une fois de plus nous revenons sur ce site créé bénévolement par Jérome ( merci infiniment ) pour vous communiquer les besoins des réfugiés.

Nous avons rencontré Abla et Salah, en juillet dans le camp à Cherso ( nord de la Grèce).

Ainsi, en solidarité avec Abla, maman de deux jeunes enfants, qui enceinte de 4 mois vient de perdre son bébé, nous lançons une collecte de fonds. Toute la somme collectée sera remise à cette  famille.

Nous souhaitons aider cette famille financièrement  pour qu’elle puisse avoir des médicaments et de la nourriture corrects et surtout louer un logement à Thessalonique pour pouvoir se reposer.

L’Etat grec ne propose pas de places dans les centres d’accueil pour les personnes très vulnérables.

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Salah et Abla, et leurs deux enfants de 3 et 5 ans sont Syriens. Ils ont quitté Alep après la mort d’une partie de leur famille ( le frère de Salah et ses enfants. Au moment du bombardement Salah était avec son frère. Les secours l’ont sorti des décombres mais il a été gravement blessé.

Voici plus de six mois Abla et Salah sont arrivés à Cherso, après avoir traversé la mer Egée au péril de leur vie. Dans ce camp tenu par les militaires ils vivent dans des conditions inhumaines ; sous les tentes en toile la température l’été monte à plus de 40°C. Le camp compte quelque 4000 réfugiés, il est situé sur les plateaux montagneux de la Macédoine grecque.

La collecte est organisée sur le site :

https://www.helloasso.com/associations/actions-de-developpement-et-d-accompagnement-des-mineurs/collectes/venir-en-aide-a-la-famille-refugies-a-cherso-en-grece

Merci.

Association ADAM, Actions pour le développement et l’accompagnement des mineurs.

 

Parler de la situation des réfugies, ce vendredi à Vannes

Communiqué du Collectif Secours aux réfugiés en Grèce

Si vous souhaitez nous rejoindre, nous organisons une rencontre ce vendredi 8 juillet à 18h30 à la Maison des associations à Vannes.

Au programme : témoignages de nos bénévoles, aussi de notre ami Yamen qui avec toute sa famille est toujours dans un camp en Grèce ( en espérant d’avoir la connexion Skype ), également, nous attendons Bruno Pilorget, auteur des carnets « Les enfants de l’espoir, pour un monde solidaire », aussi sont au programme les danses du monde, et d’autres moments festifs.

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https://www.facebook.com/AssociationADAM56/?fref=ts

Contact : a.d.a.m.actions@gmail.com

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Depuis la fermeture officielle de la route des Balkans, début mars, 41,953 personnes sont toujours bloquées en Grèce. Parmi elles plus de la moitié sont des femmes et enfants.

« Les deux tiers des nouveaux arrivants sont des femmes et des enfants. Certaines femmes ont fait le voyage seules avec leurs enfants, d’autres sont accompagnées de plusieurs enfants et d’autres encore sont enceintes.
La relocalisation depuis la Grèce vers d’autres pays de l’UE est lente et des réfugiés et migrants continuent d’arriver, quoiqu’en nombre plus restreint.
Certains des centres d’hébergement dans lesquels je me suis rendu étaient déjà
surpeuplés, tandis que d’autres étaient proches de la saturation. »
Extrait du rapport de Tomáš Boček,
Représentant spécial du Secrétaire général du Conseil de l’Europe
pour les migrations et les réfugiés, mai 2016

De nombreuses associations et particuliers sont engagés au niveau local et national auprès des réfugiés et migrants.
Après la fermeture de la route des Balkans, début mars 2016, puis les accords entre l’Union européenne et la Turquie, signés le 18 mars dernier, le nombre de personnes en exode a diminué en Europe. Toutefois leur détresse, les appels au secours n’ont jamais été aussi intenses.
Particulièrement inquiets de la situation des femmes et enfants bloqués dans les camps en Grèce nous nous sommes engagés à leur porter secours.

Alertés par des conditions de vie de ces personnes vulnérables à travers les témoignages des bénévoles de l’association Actions pour le développement et l’accompagnement des mineurs (ADAM), qui se sont rendus dans le camp dans le nord de la Grèce nous souhaitons agir dans les plus brefs délais.

Également, nous avons appris par la sœur d’une des réfugiés accueillie à Vannes que la situation est désespérante dans un camp près d’Athènes.

A présent, le peuple grec vient en aide à 41,953 personnes, dont à 8,595 sur les îles. Cependant, se trouvant déjà fort démunis, les Grecs ont besoin de notre soutien.
Plus d’une trentaine de sites ont été aménagés pour l’accueil des réfugiés. La promiscuité et le manque d’hygiène, sans oublier les grandes chaleurs d’été de cette région de l’Europe peuvent être fatales pour la santé et la vie des enfants.

Nos objectifs sont :
– apporter un soutien financier aux associations travaillant auprès des réfugiés sur place,
– ouvrir un pont humanitaire pour les plus jeunes enfants et leurs mères.
Pour mener à bien ces engagements nous allons organiser des actions culturelles et d’information pour collecter des fonds.
En s’appuyant sur les textes et les déclarations existants, nous demandons instamment aux pouvoirs publics la prise en charge de cette population vulnérable, condamnée à vivre dans les camps en Grèce depuis mars 2016.

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http://data.unhcr.org/mediterranean/country.php?id=83

 

 

 

Association : Tous pour la Syrie

Tous pour la Syrie est une association loi 1901  constituée en 2012 et dont les buts sont : d’apporter une aide humanitaire et médicale gratuite à la population syrienne et de développer l’amitié et la solidarité entre les peuples français et syrien.

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Les actions de cette associations sont multiples /

  • collecte des fonds pour la scolarisation des enfants des réfugiés syriens en Jordanie ( lien sur le site http://www.touspourlasyrie.fr/association/statuts/ )
  • collecte de dons matériels, lors d’ une permanence tous les dimanches jusqu’à 5 juin de 11h à 12h15 au garage sous sol du 15 rue François Duine – Rennes.  » Nous proposons aux donateurs de donner une participation au coût d’acheminement de 2€/sac. Pour rappel, les matériel qu’on achemine : vêtements/chaussures, matériel médical, scolaire et alimentaire sec. « 
  • séances de yoga au Thabor tous les dimanches de juin 2016
  • association est invité à tenir un stand lors du concert engagé pour la liberté des peuples du CANTO GENERAL de Pablo Neruda et Mikis Theodorakis
    Samedi 28 mai 2016 / 20h30 à l’église St Augustin – RENNES
    solistes Gabriela Barrenechea et Jean-Christophe Grégoire
    06 56 82 58 23 – ticketmaster.fr      http://lescheminsdelavoix.free.fr/
  • conférence, expositions, soirées conte et musique

« Hamac de fer », l’histoire d’exode d’une jeune Afghan

Une mise en scène sobre, des mots soigneusement choisis, une enfilade de sentiments joués à la perfection.
Un parcours d’un homme : la mère, la guerre, le rêve de la liberté, le rire, la joie, la fuite, les passeurs, la peur, la mer, la mort, le désespoir… L’espoir de toucher la terre promise, l’espoir d’aimer. Aimer. Puis le déni. L’éternel rejet de tout ce qui nous est étrange. Refuge refusé.

La tragédie humaine décomposée par le prisme du spectacle poétique. C’est plus acceptable : scène, acteurs, spectateurs.
C’est probablement un bon moyen. L’art pour dénoncer.

La pièce adaptée d’après le roman d’André Daviaud « Hamac de fer » est jouée par la compagnie Aparté ce samedi à Lorient.
http://www.compagnie-aparte.fr/aparte/?cat=2

Parmi les acteurs deux ont l’expérience des bénévoles à Grande Synthe. Ils ont commencé à raconter, un peu. Le travail difficile des volontaires, le manque de moyens, les passeurs présents dans le camp… Voilà. Il ne fallait pas plus. Le spectateur devait rester spectateur.

André Daviaud a écrit ce roman voici six ans. Comme toujours son travail est très documenté.
La prochaine représentation le 28 mai à 20h30 à la City à Lorient.

Utopia 56 ne sera plus gestionnaire du camp de la Linière

 » Damien Carême et le préfet de Région ont redéfini jeudi les modalités de gestion de la Linière. Utopia 56, gestionnaire du camp, pointé du doigt pour son amateurisme malgré sa bonne volonté, sera remercié. L’État et la ville de Grande-Synthe veulent remettre l’ordre républicain au centre du camp. ( … )

Ils ne sont pas formés pour exercer des missions répondant aux normes internationales préconisées par le Haut Commissariat aux réfugiés. (…)

Une des conditions imposée par l’État s’il venait à apporter son aide financière pour le camp humanitaire, c’est la scolarisation des enfants. (…)

Un système de navettes pourrait être mis en place afin d’acheminer chaque jour les enfants dans les établissements de Grande-Synthe. (… )

Lire l’article complet : http://www.lavoixdunord.fr/region/grande-synthe-l-etat-et-la-ville-veulent-remettre-de-ia17b47594n3504085

Aider les enfants enfermés dans les camps

Venez nous aider dans les actions auprès des enfants enfermés dans les camps. Nous allons, tout d’abord, collecter des fonds pour aider les associations en Grèce qui travaillent auprès des réfugiés. En espérant que très rapidement un pont humanitaire sera mis en place pour installer ces enfants et leurs parents à l’abri, dans des conditions où la dignité humaine sera respectée.
La soirée festive ouverte à tous, sur l’inscription ( pour faciliter l’organisation).

La soirée est organisée en soutien de l’association ADAM – Actions pour le Développement et l’Accompagnement des Mineurs  ( voir sur Facebook)
pour s’inscrire
a.d.a.m.actions@gmail.com et par téléphone 06 88 01 84 94 ou 06 86 61 53 84.
Participation au repas est de 15 € par adulte et 5 € par enfant de moins de 12 ans.

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Articles en lien avec l’association ADAM

http://www.ouest-france.fr/bretagne/ploermel-56800/ploermel-partie-aider-les-refugies-en-grece-une-femme-temoigne-4181717

https://rcf.fr/actualite/une-morbihannaise-en-grece-aupres-des-migrants

Balkans : merci pour l’engagement de chacun de vous

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Chers tous, pour la seconde fois vos dons ont été acheminés dans les Balkans pour aider les réfugiés.
Merci infiniment pour votre aide. Elle était morale, matérielle et financière.

L’aide morale, c’était vos messages via Internet et en temps réel. Alors merci à tous.

L’aide matérielle, c’était les collectes. Elles étaient organisées régulièrement en septembre et octobre à Vannes et à Ploërmel.
Par la suite, elles sont devenues spontanées : plusieurs, parmi vous, nous ont contactés pour qu’on vienne chercher les dons en Bretagne, Loire-Atlantique et jusqu’aux portes de Paris. Et aussi dans nos communes du Morbihan, toujours Vannes et Ploërmel, Missiriac, Mauron…
Merci beaucoup.
L’aide matérielle c’était aussi le tri, la tache super difficile. Et d’autant plus difficile car les demandes dans les camps ont changé une semaine avant le départ. Heureusement que plusieurs amis étaient là pour nous aider.

Enfin, ce n’était pas simple.
Vous pouvez voir les listes des affaires que VOUS AVEZ DONNEES et que nous avons transportées, dans l’album photos. Merci encore.

Cette fois nous ne partions pas seulement à deux, mais à six et avec deux fourgons. Nous les avons loués avec l’assurance de rapatriement en cas de problème.

Cette action a été organisée dans le cadre de l’association créée à la suite du premier convoi : Solidarité réfugiés Centre-Bretagne, présidée par Christian Raguin.

Ce 1er convoi, organisé en octobre, a coûté un peu plus de deux mille euros. Nous l’avons payé avec nos économies. A notre retour, Madame Hutin, présidente de Solidarité Ouest-France nous a remis un chèque que nous avons déposé à  Solidarité réfugiés Centre Bretagne. 

Le député Paul Molac a aussi tenu sa promesse et a envoyé un chèque ( l’argent qu’il a pris sur ses fonds perso ! )

De janvier à février, nous avons proposé des conférences pour sensibiliser le maximum de personnes pour la cause des réfugiés. Peu de gens sont venus.
Lors de ces conférences quelques sous supplémentaires ont été collectés de nouveau.

Nous avons aussi lancé un site de financement participatif sur Hello asso : trois dons… Merci

Également, plusieurs donateurs particuliers ont transmis les dons directement à Solidarité réfugiés Centre-Bretagne.

Mine de rien, cet argent nous a permis d’organiser ce second convoi.
Nous avons eu du mal à trouver un chauffeur pour le 2e camion et d’une manière inattendue Philippe, membre de Solidarité réfugiés Centre Bretagne s’est proposé.

C’était quelque part magique, à chaque problème, la solution arrivait, il suffisait juste d’attendre.

Cette plateforme Soliref56 de Jerome Choain nous a été très utile, nous avons pu prendre contact avec Isabelle et Catherine qui ont fait des collectes à Hennebont ( ainsi plusieurs sacs sont partis dans les Balkans ).
La plateforme nous a permis aussi de rencontrer Yves, qui est allé à Idomenie. Et nous allons probablement mener notre prochain projet avec son aide.

Merci

Ewa et Denis

Ci joint, les récits et les photos.  Bonne lecture.

Dobova

Je ne sais pas par quels mots commencer ce récit. Peut être par un cri de silence. Ce cri muet, le seul qu’un être vivant est capable d’émettre quand la douleur sans limite l’étouffe.

C’était ce cri qu’on entendait la nuit dans le camp à Dobova.

Nous y sommes arrivés lundi 15 février. Le centre de transit à Dobova, à la frontière entre la Slovenie et la Croatie est une petite structure. En contact avec l’association présente dans le camp, Slovenska filantropija, nous avons apporté des affaires dont ils avaient besoin : des vêtements pour les enfants de 0 à 5 ans, du lait, des biberons et aussi des chaussures pour les adultes.
La coordinatrice nous a demandé, « si vous revenez, apportez nous des chauffes-biberons. Les bébés pleurs, le lait est froid. Les mères sont trop fatiguées pour nourrir tout le temps au sein. »
De qui parlait elle ? Le camp était vide, seulement quelques volontaires rangeaient les affaires qu’ on venait d’apporter.
Vers 1h du matin nous avons appris que probablement un convoi arrivera à 4h du matin.
« Deux personnes iront à la gare qui est à 500 m d’ici. Pas besoin de plus de volontaires, la police ne le souhaite pas. La nuit, les réfugiés prennent le bus entre la gare de train et ce camp. Deux autres volontaires resteront à l’arrivée des bus. Vous allez les accompagner du bus jusqu’aux tentes d’enregistrement : à gauche pour ceux qui ont les passeports, à droite les autres…
Si une personne est très souffrante, vous l’accompagnez chez les médecins, vous restez avec elle tout le temps. Pour les mamans avec des nourrissons, si besoin il y a un local a côté, géré par l’association Waha, vous ne les laissez pas seules, vous prévenez la police que vous l’accompagnez à Waha.
Après l’enregistrement, les soins, la distribution : de la nourriture, des produits de première nécessité, des vêtements, chaque personne doit venir dans cette grande tente » nous a précisé le coordinateur de nuit.
A peine 4h passées, le premier bus arrive. Un long bus, avec 70 à 80 personnes à l’intérieur. Parmi elles une trentaine sont des très jeunes enfants. Toutes les portes s’ouvrent, il nous manque des bras pour les aider à descendre, pour porter des enfants terrifiés. Ils sont tous épuisés par ce qui leur arrivent : la guerre, la fuite, les passeurs, la traversée de la mer…les arnaques, puis à présent des contrôles interminables.
Les mères nous confient leurs bébés avec soulagement. Pendant ces quelques mètres ( entre le bus et les espaces d’enregistrement) elles reposent leurs bras ankylosés. Leurs autres petits marchent sagement à côtés d’elles. Une petite fille avance à travers les flaques d’eau, dans ses bras , un pack de lait serré contre sa poitrine.
Le va et vient des bus dure un peu, au total quelque 750 personnes sont acheminées vers le camp, dont près de 200 jeunes enfants.
Le premier car a ouvert toutes ses portes pour permettre aux réfugiés de sortir rapidement, mais cela a provoqué un certain désordre, et la police n’a pas apprécié.
Les bus suivants ouvriront seulement la porte de devant pour que chaque personne qui descende passe devant le service d’ordre.
La grande pièce sous la tente, que nous avons vue en rentrant dans le camp, est désormais chauffée. Les personnes enregistrées y arrivent, famille par famille. On les aident à s’installer en étalant les petits tapis en mousse sur le plancher en bois, on ajoute plusieurs couvertures. On enlève les chaussures des petits, vérifie leur état… Souvent les chaussettes et les pantalons sont mouillés… On va chercher les changes. Les mères avec les nouveaux nés se cachent sous les couvertures, dénudent leur sein. Hors de question qu’elles aillent dans l’espace qui leur est réservé, elles ne quittent pas le cercle familial par peur d’être séparées. Alors on s’assoie à côté, juste un moment, demande les prénoms des enfants, d’où ils viennent. Elles répondaient éreintées « d’Afrin, d’Azaz, d’Alep. »
Subitement un cri déchire l’air suffoquant. Une jeune mère soulève son bébé, elle est dans la panique. Elle court partout, cherche un traducteur en arabe.
La grande salle commune est de plus en plus remplie. Nous ne savons plus où asseoir les familles qui continuent d’arriver après la vérification d’identité.
Il n’y a plus de tapis, alors on met plusieurs couches de couvertures. Elles ont une odeur forte, cette même odeur de désinfectant et de corps humain, que nous avons connue dans l’ancien camp de transit à la frontière serbo-croate, à Opatovac.
Le jour se lève. Un père de famille demande des chaussures, il a déjà une paire sur ses pieds mais elle est« trop petite » nous dit-il. Effectivement, il les portent en savates. On a pas le droit de lui donner des affaires dans la grande tente. Il est obligé de venir dans l’entrepôt avec nous. Avant de partir il rassure sa femme, elle ne veut pas qu’il aille. Ils décident qu’un de ses enfants ira avec lui.
En sortant de la tente il croise un autre homme, accompagné d’un policier, ils se connaissent et échangent quelques mots rapidement. Le policier les presse.
L’homme sous la surveillance policière laisse ses deux sacs à l’entrée de la grande tente, il n’aura pas le droit d’aller vers ses proches.
On apprendra qu’il sera reconduit à la frontière croate. Il n’avait pas de passeport, où n’a pas répondu correctement aux questions. Personne ne comprend cette procédure et qui serait de plus en plus fréquente sur la route des Balkans.
Dans la grande tente, certains ont réussi de se reposer un peu. Un homme nous raconte qu’il a étudié la littérature française à Alep, il y a dix ans. Il se souvient de quelques mots. Il raconte qu’il a eu très peur pour sa famille lors de la traversée de la mer. Que maintenant il ne peut pas dormir. Il ne sait pas où ils vont être emmenés. Il demande s’il y a d’autres contrôles.
Ils sont au bout de leurs forces mais pas au bout de leurs peines. Vers 9h ils seront de nouveau reconduit au train, les uns vont continuer la route vers l’Autriche, d’autres seront renvoyé vers la Croatie.
Slavonski Brod
Arrivés dans le camp de Slavonski Brod, mardi 16 février, nous avons passé notre temps à faire du tri de vêtements, regarder les trains vides passer et attendre l’arrivée des réfugiés.
Situé à la frontière entre la Croatie et la Bosnie-Herzégovine ce camp a ouvert en novembre dernier avec la capacité d’accueil de 5 000 personnes. Sur sa grille d’entrée un panneau annonce en croate : Centre d’accueil et de transit hivernal de la République Croate, la gestion gouvernementale de la crise.
Le fonctionnement du centre est très strict : personne ne rentre ni sort sans être passé par le portique de détection des métaux, par la barrière surveillée par d’autres policiers, puis par le bureau de vérification des accréditations. Nous avons obtenu celles-ci plusieurs jours avant notre arrivée au camp grâce à l’association Interéuropéen Human Aid association (IHA, association intereuropéenne d’aide humanitaire). Ces accréditations ont été délivrées par le Ministère de l’intérieur croate.
À chaque passage, d’entrée et de sortie du camp nous avons eu l’obligation de passer par ce bureau. La police comparait nos passeports avec les informations figurantes sur les accréditations, puis elle nous donnait, à chacun, un badge numéroté. Dans la journée on sortait plusieurs fois du camp. Au retour, on était de nouveau vérifiés.
Un jour je suis venue sans mon passeport. J’ai expliqué au chef du bureau de vérification qu’il m’avait déjà vu, que je suis avec l’ensemble de l’équipe française et qu’il a déjà mes données dans son dossier (photo y comprise). Il ne voulait rien savoir. Quelques minutes plus tard, de retour dans le camp avec le passeport, il me laissait passer.
Nous étions loin de la gestion de la crise des réfugiés, telles que nous l’avions connue à Opatovac, en octobre dernier.
Si le contrôle était si rigoureux auprès des volontaires, à quel point devait-il l’être pour les réfugiés.
La veille, dans le camp en Slovénie, nous en avons eu un aperçu : à gauche ceux qui ont le passeport, à droite les autres, puis le renvoi…
Mardi, en arrivant dans le camp croate avec nos deux fourgons, remplis au 3/4 (lundi soir nous avons déjà livré des affaires pour les bébés et les enfants âgés jusqu’à 5 ans et une partie des chaussures dans le camp à Dobova, en Slovenie), nous étions pris en charge d’abord par le coordinateur d’IHA. Celui-là a prévenu la Croix Rouge croate qui est venue nous aider à les décharger.
Contrairement aux camps d’Opatovac et de Dobova dans celui-ci nous ne pouvions pas rentrer avec nos camions. Le déchargement s’est fait devant la grille d’entrée, pendant presque une heure : de nos camions aux voitures de la Croix Rouge et sous le regard des policiers qui ne cessaient de commenter que « le camp va prochainement fermer. »
Effectivement, deux jours plus tard nous avons assisté aux premiers démantèlements. Le nouveau gouvernement croate, formé fin janvier, mettait ses promesses à exécution.
Nous avons apporté des affaires, les plus utiles pour l’hiver : blousons, pulls, pantalons, chaussures, pour adultes, adolescents et enfants. Tout a été rangé dans un des hangars à l’intérieur du camp, « pour être distribués rapidement. »
Jeudi nous sommes revenus dans ce hangar, situé à côté de la rampe d’arrivée des trains, pour refaire le rangement. « Quand la distribution est lancée dans le grand hangar géré par la Croix Rouge, nous devons facilement et rapidement trouver les affaires qui manquent et leurs apporter » nous a expliqué une volontaire d’IHA.
Plusieurs cartons avec les pantalons pour les enfants ont été placés à l’entrée « C’est urgent, les enfants en ont besoin, leurs pantalons sont toujours mouillés » nous-disait-elle.
Les autres jours nous avons contribué au tri des affaires dans deux dépôts à l’extérieur du camp. Les cartons venaient de différents pays, mais n’étaient pas rangés suivant le besoin du moment. Jusqu’à présent, seuls les vêtements chauds ont été demandés, désormais on devait prendre aussi « des vêtements pour le printemps mais pas de grandes tailles » nous expliquaient le coordinateur d’Adventist Development and Relief Agency, (Adra, une association humanitaire qui travaillait en collaboration avec IHA.)
Dans ce hangar situé dans une petite zone artisanale, nous nous sommes aussi retrouvés plusieurs fois à faire le tri à côté de Jesuite Refugee Service, une association de Jésuites et également à côté d’une autre association, de Mitrovica. Nous étions tous engagés pour aider la Croix Rouge croate.
Ainsi, les associations laïques et religieuses travaillaient côte à côte. Nous étions aussi de différentes nationalités. Croates, Tchèques, Slovaques, Serbes, Allemands, Autrichiens, Suisses et aussi Américains, Soudanais, Libyens… l’échange se faisait en plusieurs langues. Nous avons rencontré un traducteur originaire d’Afghanistan et qui vivait depuis près de 30 ans en Slovaquie.
Nos convictions politiques, religieuses, les différences nationales ont été oubliées, nous avançons ensemble.
Parfois on entendait un train siffler. Le jour, il s’arrêtait dans le camp pour apporter seulement quelques personnes. « La Slovénie les a refoulés, ils sont quinze, cette fois » nous a précisé le jeudi 18 février la coordinatrice.
A la fin de la semaine ils seront près de 180 à être enfermés dans une partie du camp de Slavonski Brod sans que les volontaires puissent leur porter de l’aide.
Dans sans inverse, le dernier convoi de prévenance de Sid (Serbie), datait de la nuit de mardi 16 à mercredi 17 février : 800 personnes, beaucoup de jeunes enfants, une fois de plus débarqués à 4h du matin, épuisés.
Cette semaine, le train est aussi arrivé le 20 février, vers 10h avec 846 personnes : 292 hommes, 201 femmes et 353 enfants. Après les contrôles d’identité ils sont repartis vers la Slovénie.
Toutefois les trains avec les refoulés ont continué : sur la semaine près de 400 Syriens, Irakiens et Afghans ont été repoussés vers la Serbie.
Avant notre départ pour la France une coordinatrice nous a dit « le plus difficile reste à venir, je parle des personnes qui vont être reconduites. On entend dire que la seule Croix Rouge assistera les policiers. »
Sur la route de retour, en Slovénie, on croise un convoi militaire avec des chars.
Les Balkans devenaient la route du rejet. L’Autriche venait poser son quota de réfugiés par jour… Les sas installés entre la Grèce, l’ancienne république yougoslave de Macédoine, la Serbie, la Croatie, la Slovénie et enfin l’Autriche devenaient de plus en plus infranchissables.
A présent, dans les Balkans les militaires sont déployés quasiment à chaque frontière pour aider la police, sauf en Croatie. Son Président Sabor Zeljko Reiner a déclaré, le 1er mars « l’envoi de troupes à la frontière dépend de l’évaluation de la sécurité. »
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L’exode des peuples : témoignages et débat

Le cycle de rencontres sur le thème d’exode des peuples proposé par l’association Solidarité Réfugiés Centre Bretagne.

Un nouveau rendez-vous est donné ce samedi 23 janvier de 16 h à 18 h au Champ Commun à Augan.

Les frontières se ferment et les populations déplacées se retrouvent dans des camps avec pour seul abri quelques toiles de tentes, vivant dans la boue, dormant sur des palettes de bois avec une couverture, des toilettes sèches sont installées en nombre insuffisant.

« Le camp d’ Opatovac, où nous sommes allés en octobre a fermé pour des raisons sanitaires. Un autre camp a été mis en place à Slavonski Brod, c’est la destination de notre prochain convoi humanitaire, prévu du 13 au 19 février.

Lors de la rencontre de ce samedi nous allons parler de ces deux camps. Le rendez-vous de ce samedi se déroulera en deux parties : un exposé sur la provenance des réfugiés et leurs périples, témoignage de la rencontre avec les réfugiés dans les Balkans, suivis d’un débat avec les participants. »

L’arrivée des réfugiés à Slavonski Brod, c’était début novembre.

Association : Solidarité réfugiés Centre-Bretagne, est créée

Nizar Ali Bardh

Photo : sculpture par Nizar Ali Badr, artiste syrien

Après une dizaine de collectes réalisées en deux mois, un déplacement, en octobre dans le camp des réfugiés situé à la frontière serbo-croate, « nous nous sommes rendus compte que nos actions ont raison d’être et apportent un véritable aide auprès des réfugiés » expliquent les bénévoles regroupés devant la salle des Carmes à Ploërmel. Cette association aura pour objet la collecte de biens et de fonds en faveur des réfugiés. Les fonds seront destinés à financer les convois vers les Balkans ou à l’achat de biens ou denrées spécifiques qui font rarement l’objet de dons. »

Venus de différentes communes du pays de Ploërmel, ces bénévoles ont ainsi constitué l’association Solidarité réfugiés Centre-Bretagne, ce mercredi, 2 décembre.
L’association, organisera aussi : « toute action en faveur des réfugiés. »

Quant au contrôle de l’utilisation des dons en numéraire, ce texte notifie « les dons en numéraire ne sont acceptés que par chèque bancaire ou par virement. Un compte rendu de l’utilisation des fonds est transmis chaque année aux donateurs. Les adresses sont celles relevées sur le chèque ou de préférence une adresse électronique remise en même temps que le don. Le trésorier est chargé de ce compte rendu et de l’envoi de celui-ci, un reçu est remis à chaque donateur. » Les statuts seront déposés cette semaine. L’adhésion a été fixée à 10 €.
Les adhésions et les dons pourront être adressés à la trésorière de l’association : 24, rue de la mairie 56 490 Guilliers.

Contact :

mail: solidariterefugiescebretagne@gmail.com

Page facebook SolidariteRefugiesCentreBretagne

Association d’aide humanitaire inter européenne (IHA)

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Lors de notre déplacement à Opatovak ( le camp à la frontière serbo-croate ) nous avons rencontré l’Association d’aide humanitaire inter européenne (IHA).

IHA est composée de plusieurs réseaux de bénévoles de toute l’Europe, qui se sont engagés dans une mission humanitaire auprès des réfugiés.

L’association travaille en étroite collaboration avec les ONG locales et internationales déployées le long des frontières européennes.

Si vous voulez vous engager individuellement ou en groupe voici leur site ( l’asso a été créée principalement par les Allemands et les Autrichiens, ainsi le site est en allemand   : http://www.iha.help/

mais aussi en anglais : http://www.iha.help/english.html

et la traduction française : https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=http://www.iha.help/english.html&prev=search